• Les GINKS

    Ce nouveau mouvement, né il y a environ 1 an et demi, se retrouve dans les magazines, librairies et forums sur internet. Mais qu'est-ce que c'est?

    GINK signifie Green Inclination No Kid, = Engagement Vert, Pas d'Enfant.  En clair, les personnes adhérantes à ce mouvement choisissent de renoncer à la parentalité par souci écologique.

    C'est l'Américaine Lisa Hymas, éditorialiste au Huffington Post et co-fondatrice du site politico-écolo Grsit.org, qui l'a fondé. Cette activiste féministe a également son blog "childfreefeminist."

    Les Ginks sont principalement des femmes, féministes ou non, childfree ou non, mais avant tout soucieuses de l'environnement. Petite parenthèse sur les childfree, ce sont des personnes qui ne veulent pas faire des enfants. Les childfrees ne veulent pas d'enfant pour des raisons diverses, comme la perte de libertés, le refus de restrictions de toute nature et de responsabilités écrasantes, le non sacrifice, l'épanouissement professionnel, amoureux, la pratique de loisirs, etc... Le temps disponible peut être employé à du bénévolat pour des associations caritatives, environnementales.

    Ce refus de maternité par conviction écolo s'appuie sur les arguments suivants, liste non exhaustive :

    • surpopulation mondiale

    • pollution

    • ressources naturelles épuisées

    • accès à l'eau et alimentation restreints

    Partant du principe que nous sommes déjà bien trop nombreux sur Terre (environ 7 milliards), les Ginks sont effrayés par la croissance démographique qui ne devrait cesser de progresser jusqu'à 9 milliards en 2050 puis 17 milliards en 2100. Cette surpopulation incroyable dénoncée par l'association internationale  "Population Matters", entraine beaucoup d'aspects négatifs. Comment éléver un enfant dans un monde aux ressources de plus en plus restreintes, où la misère, le chômage, les inégalités, la précarité, la pollution augmentent en même temps que les naissances? Notre monde suffoque.

    En effet, faire un enfant n'est pas seulement une histoire dans un couple ou leur famille. Cela engage la planète entière. Accueillir un nouvel être signifie avoir un logement plus grand, une voiture plus grande, faire plus de trajets, dépenser plus, chauffer plus, consommer plus de manière générale. Et ainsi contribuer au changement climatique.

    Les Ginks considèrent que mettre un enfant au monde c'est aussi créer un nouveau consommateur. Pour les personnes qui désirent vraiment materner, les ginks ont la solution : l'adoption. Il y a en effet des petits êtres en manque d'amour et qui n'ont pas accès aux besoins vitaux et qui existent déjà. Donc pourquoi créer ce qui existe déjà et qui contribuerait à la surpopulation?

    Le mouvement GINK a été largement relayé par le livre de Stefanie Iris Weiss, elle aussi chroniqueuse au Huffington Post, intitulé "Eco-sex : Go green between the sheets and make your love sustainable", soit "Eco sexe, devenez écolo sous les draps et rendez votre amour durable".

    Un sondage paru dans le magazine Marie-Claire, fait apparaitre les avis des lectrices sur ce mouvement : en 1er avec 570 voix, les femmes pensent que les ginks ont raison, notre surpopulation est dangereuse. Puis, en second avec 466 voix, que l'idée n'est pas idiote, il est préférable d'adopter. Enfin en 3° position avec 334 voix, que ce n'est qu'une lubie.

    Les patisans des tendances childfree et ginks ont des porte paroles connus comme les auteures Corinne Maier et Edith Vallée, ou encore Noël Godin, Yves Cochet, et les Belges Théophiles de Giraud et Frédérique Longrée, fondateurs de la Fête des non Parents. Malgré ces soutiens, les réactions restent violentes en général, il ne faut pas toucher au sacro saint droit à la procréation.

    Contre les arguments des Ginks, on peut citer une étude publiée en 2009 dans "The Guardian". Menée entre 1980 et 2005, elle démontre que les problèmes environnementaux sont plus dûs à la surconsommation des pays riches, qu'à l'explosion de la démographie. L'étude comparative entre l'Afrique Sub-saharienne qui a connut une croissance démographique mondiale de 18.5% mais seulement de 2.4 % pour l'émission de CO2. A l'inverse, l'Amérique du Nord a produit 4 % de la popualation mondiale mais a été responsable de 14% des gaz à effet de serre. En résumé, 63% de l'accroissement de la population a eu lieu dans des zones qui polluent le moins. Notre surconsommation occidentale serait alors plus responsable que la surpopulation sur les effets néfastes de l'Homme sur la Nature.

    Beaucoup de gens sont choqués par cette idéalogie qu'ils pensent être seulement de mode et que les femmes sont de toute façon programmées biologiquement pour être mères. Une naissance doit être réfléchie et consciente par rapport au monde qui nous entoure. Un enfant produit 9441 tonnes de gaz carbonique.

    Je suis écolo du mieux que je peux. Je ne me considère pas comme une Gink mais je pense que notre surpopulation est effectivement un gros problème. Néanmoins, les mesures à prendre immédiatement sont ailleurs que dans les ventres : stopper la surconsommation. Nous exploitons les resssources sans fin dans un monde fini. La régénéréssance des ressources ne suit pas avec notre croissance démesurée. Limiter le nombre d'enfant ou donner une prime aux couples n'en  n'ayant pas est impossible en France. Les êtres humains commencent à prendre conscience de la disparition des espèces végétales et animales. Parallèlement, nous sommes trop nombreux.Mais alors qu'il est considéré comme une folie de parler de réduction de naissances, la réduction des diversités animales et végétales ne nous apparait pas comme tel.

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